Spectacle

Focus Lakmé 2022

Gros gros succès à l’Opéra Comique où il a été créé en 1883, et joué plus de 1600 fois, mais aussi à l’international, Lakmé est cependant bien loin du top 5 des opéras les plus représentés. Et pourtant, cette œuvre comporte des tubes aériens et scintillants qui vous ont certainement déjà transportés, des airs que l’on entend une fois, que l’on retient instantanément mais sans vraiment savoir d’où ils viennent, en pensant : « comme c’est magnifique, je connais mais c’est quoi encore… ? ».

Sylvia, Coppélia et puis Lakmé

Si Delibes avait eu des filles, elles auraient pu s’appeler Sylvia, Coppélia ou encore Lakmé : deux danseuses et une cantatrice.

Bien avant Lakmé, Delibes s’était déjà fait connaître par deux ballets (Sylvia et Coppélia) ainsi que par de nombreuses opérettes. Toutefois, c’est la composition de Lakmé qui le propulsera vers la renommée. Empreinte d’un amour impossible, inspirée du roman Le Mariage de Loti de Pierre Loti, cette œuvre fait aujourd’hui encore partie des incontournables de l’opéra français.

Au-delà de l’histoire d’amour

Créé en 1883, Lakmé est une œuvre fascinante qui se distingue par ses nombreux enjeux culturels, son originalité, son intrigue audacieusement contemporaine et sa profondeur musicale.

Si Lakmé peut faire penser sous certains aspects à la Butterfly de Puccini, on y retrouve aussi un peu de Roméo et Juliette, avec une histoire qui parle d’amour, d’un amour entre deux personnes que tout sépare et oppose, mais pas seulement…  L’œuvre met en présence des mondes éloignés, profondément divergents, des traditions et des religions différentes : les thèmes sont plus que jamais d’actualité.

Une musique chaude et expressive

Richesse mélodique et orchestration délicate caractérisent l’écriture musicale de Delibes qui, dès le début du premier acte, réinvente les facettes multiples des émotions, comme dans l’émouvant Duo des Fleurs.

Autre point culminant, au deuxième acte, avec l’Air des clochettes, quand la note monte si haut qu’elle se fait périlleuse pour le soprano qui s’envole vers le mi aigu. Délicates et scintillantes, les clochettes accompagnent le chant dans une atmosphère des plus aérienne.

Sans oublier aussi la passion qui embrase les cœurs de Lakmé et Gérald et s’exprime en une musique chaude et davantage énergique qui peut sembler refléter les couleurs de l’Orient, comme dans les différents duos, à l’acte 3.

Avec cette composition, Delibes offre une belle page de l’expression de la musicalité française de la seconde moitié du XIXe siècle.

Lakmé (Léo Delibes)
Du 20 septembre au 1er octobre

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