Dans la famille des œuvres couplées en un acte et qui offrent un moment d’opéra un peu différent, il est plus « classique » de se voir proposer une « soirée Giordano » regroupant Il Re et Mese Mariano ou encore une « soirée Puccini » où Suor Angelica sort accompagnée de Gianni Schicchi, sans laisser de côté Il Tabarro, que d’assister à cette rencontre de femmes, de mères, que propose le duo Mese Mariano et Suor Angelica.
Histoires croisées
Puccini et Giordano, deux des monstres sacrés du vérisme italien, à huit ans d’intervalle, nous offrent: deux histoires croisées qui se répondent et dont la résonance touche, émeut, et parfois submerge également ; deux parcours tragiques, fulgurants au travers desquels ils nous proposent un regard introspectif dans les recoins intimes de l’âme humaine.
Mese Mariano et Suor Angelica ont en commun cette réalité : celle d’une femme brisée, jeune mère, dont l’existence est jalonnée par l’amour, la mort et la solitude.
Profondément émouvant
Qu’est-ce qui rend ces deux œuvres si émouvantes, si proches ? Leur vérité nous parle, nous touche au plus profond, comme si elle s’adressait directement à nous ou pouvait même être nôtre.
Quand le vérisme s’empare de tranches de vie, loin des sujets fournis par l’histoire, la mythologie ou la tragédie, il réussit à rendre plus humains ses héros : tout y est plus réel, même le chant. La voix se doit alors de restituer les tourments passionnels dans un lyrisme naturel brossé par les éclats de la force du sentiment vécu. On ne joue plus, on ne paraît plus, on est !