Spectacle

FOCUS SUR "Don Giovanni" de Mozart

« Je ne puis te décrire ce que je ressens. C’est quelque chose comme un vide qui me fait souffrir, une nostalgie inguérissable, un désir jamais satisfait, qui ne me laisse pas de répit et que même je sens augmenter de jour en jour… »

Lettre de Mozart à sa femme

Dans l’œuvre de Mozart, voire même dans tout le catalogue des œuvres lyriques, Don Giovanni est sans aucun doute l’ouvrage qui a suscité le plus de recherches, d’études ou encore de commentaires. Sa complexité, sa richesse musicale foisonnante ouvrent le champ à toutes les interprétations.

On en parle encore

Moins abouti peut-être (mais rien n’est moins sûr) que Le Nozze di Figaro et Così fan tutte, qui complètent la Trilogie Mozart/Da Ponte, Don Giovanni est, avec Die Zauberflöte, l’œuvre de Mozart qui aura fait couler le plus d’encre. Peut-être est-ce dû à son caractère ouvert et diversement interprétable ou encore à sa forme hybride, percutante et étonnante qui stimule en permanence de nouvelles interprétations et qui en font une œuvre sans cesse à recréer…

Et pourtant…

Même si le compositeur et son librettiste ne font pas preuve d’une grande originalité en s’emparant de ce mythe exploité à foison depuis deux siècles déjà, pourtant, ce dramma giocoso (pièce comique mais moins burlesque que l’opera buffa traditionnel) montre un Mozart au sommet de son art et offre également un sommet de l’art musical.

Une nuit pour une ouverture

Processus logique, Mozart compose l’ouverture une fois l’œuvre terminée. C’est par une ouverture dite « à la française » que débute Don Giovanni : une partie lente et solennelle, l’autre rapide et d’une écriture qui fait appel aux ressources du contrepoint. Saviez-vous qu’il n’a fallu qu’une nuit à Mozart, un peu de punch et les histoires drôles de son aimée Constance pour écrire cette ouverture considérée par certains comme une pièce isolée alors que d’autres y voient l’évocation des thèmes qui parcourent l’œuvre ?