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« Comme la mort […] est l’ultime étape de notre vie, je me suis familiarisé depuis quelques années avec ce meilleur et véritable ami de l’homme, de sorte que son image non seulement n’a pour moi rien d’effrayant mais est plutôt quelque chose de rassurant et de consolateur. »

Lettre de Mozart à son père Léopold.

 

Ce calme face à la mort, à l’inéluctable, Mozart le met en musique dans sa Messa da Requiem, qui prend alors la forme d’hymne à la vie.  C’est malade, sentant sa fin proche, qu’il écrira cette œuvre grave, solennelle, transcendante, oscillant entre accents terribles et tendres mélodies apaisantes et mélancoliques. Happé par la mort, il la laissera inachevée…

Face à la mort

Mal en point, Mozart débute l’écriture de cette messe de requiem. Il pourrait être tentant d’opérer un raccourci, de se dire qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, et d’imaginer que c’est parce que Mozart sentait sa fin proche qu’il s’est mis à composer sa propre messe. Il n’en est rien puisqu’il s’agit là d’une commande qu’il laissera inachevée, écrite aux deux tiers l’année de sa mort en 1791, mais non sans instructions. Cette messe verra finalement le jour grâce au concours, semble-t-il, d’un élève de Mozart, de l’abbé Maximilian Stadler ainsi que du fidèle disciple de Mozart, Franz Xaver Süßmayr.

Au-delà des profondeurs

Œuvre grave, solennelle, transcendante, Mozart l’a pensée pour qu’elle résonne semblable aux profondeurs de la mort : tantôt calme, tantôt terrifiante, à la fois bouleversante, émouvante et déchirante. Pour en supprimer des accents considérés comme trop joyeux, il a retiré de l’orchestre les instruments à vent aigus (hautbois et flûtes), leur préférant le cor de basset, plus feutré. La puissance du chœur n’est pas étrangère à ces atmosphères, comme au moment du jugement dernier, dans le Dies Irae.

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