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1820-2020 : l’Opéra fête son Bicentenaire ! En attendant que la teneur de cet événement exceptionnel ne soit dévoilée, l’Opéra vous invite à retracer ses 200 ans d’histoire. Chaque semaine, un épisode vous fera voyager dans le temps.

La salle se modifie sur un fond d’Italie

Alors qu’en 1866, Grétry et son cœur prennent place devant le Royal, d’autres changements ont déjà été opérés quelques années plutôt au cœur même de ce jeune Théâtre. C’est ainsi que dans les années 1860, la salle est déjà reliftée et ce à la demande des spectateurs.

Coupe de la maquette de la Salle – p.22 « Le Théâtre de Liège » de Marchesani.

 

Quel est le point commun de ces salles : La Scala de Milan, l’Opéra Garnier à Paris, le Liceu de Barcelone ou encore La Monnaie à Bruxelles ? Toutes sont conçues sur le modèle des salles dites « à l’italienne », notamment caractérisées par une forme de U ou de fer à cheval. Cette disposition offre un triple avantage : celui d’une meilleure acoustique permettant quasiment aux spectateurs du dernier balcon d’entendre un chuchotement sur scène ; celui d’un nombre important de places sans éloigner trop le public de la scène ; et celui de la « parade », puisqu’à l’époque, la bourgeoisie venait à l’Opéra pour être vue. Cependant, le Royal combine deux styles dans une même salle puisqu’il détient la spécificité d’avoir également un élément des salles dites « à la française » : certaines loges sont semi-ouvertes, tandis que celles à l’italienne sont complètement cloisonnées.

En 1858, la Ville de Liège, alors propriétaire de l’édifice, reçoit une lettre de la part des abonnés et des amateurs de spectacles revendiquant un meilleur confort et une certaine modernité au sein de son Théâtre. Le Conseil Communal lance alors un nouvel appel à projet et un concours pour la restauration du bâtiment :

« Le Théâtre aura les dimensions nécessaires pour qu’on y puisse exécuter de grands spectacles tels que les opéras lyriques, ballets, pantomimes et fêtes publiques. Il devra avoir les installations nécessaires pour des troupes de chant et de danse. Il devra pouvoir contenir au moins seize cents places commodes. Il aura des communications et sorties faciles. »

En 1860, l’architecte Julien-Etienne Rémont remporte le concours et, avec lui, une grande session de modifications débute. Parmi celles-ci, un agrandissement de 10 mètres à l’arrière de l’édifice et l’augmentation de près de 7 mètres de profondeur et 8 mètres de largeur de la salle. Les loges sont également aménagées et des fauteuils sont installés aux balcons puisqu’avant cela, le public assistait aux spectacles debout ! D’autant plus que les aménagements permettent à présent à la salle de contenir 1554 places, soit 466 de plus qu’auparavant.

La Salle de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège, avant les travaux de rénovation de 2009.

 

Enfin, la salle s’habille de rouge et d’or dans le style Second Empire. Cette touche finale, riche et splendide, complète les caractéristiques de la salle dite « à l’italienne ». De même que les ornements dorés en relief, le rideau s’ouvrant en son milieu mais, plus surprenant, les matériaux utilisés ont aussi leur importance. En effet, le bois et le velours se marient harmonieusement pour offrir une acoustique de grande qualité car le bois amplifie le son tandis que le velours étouffe.

Pendant que la salle se sublime, Liège devient le lieu de réconciliation entre Léopold I et le roi des Pays-Bas, Guillaume III. Le 19 octobre 1861, la rencontre scelle le début de la réconciliation tandis que, la veille au soir, Léopold I profite de sa visite dans la Cité ardente pour se rendre à l’Opéra !


La semaine prochaine, rendez-vous pour découvrir les heures de gloire des opéra féeries mais aussi l’opéra préféré des Liégeois !

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