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1820-2020 : l’Opéra fête son Bicentenaire ! En attendant que la teneur de cet événement exceptionnel ne soit dévoilée, l’Opéra vous invite à retracer ses 200 ans d’histoire. Chaque semaine, un épisode vous fera voyager dans le temps.

Mise en lumière de l’Opéra dans une certaine pénombre

Si à la fin du XIX e siècle, la fête est au rendez-vous sur la scène du Théâtre Royal avec les opéras féeries, Liège connaît par ailleurs de grands bouleversements historiques et la Maison un peu de remous côté gestion. L’arrivée de l’électricité au Théâtre Royal ainsi que de nouveaux titres à l’affiche apportent une petite éclaircie et une forme d’apaisement dans le cœur des Liégeois. Quand la lumière illumine la musique !

Un peu de lumière pour que tout s’éclaire

Les XVIIIe et XIXe siècles sont générateurs d’une multitude de découvertes et d’avancées qui permettront à l’électricité de gagner petit à petit les foyers. Et un Belge y contribuera même…

C’est ainsi qu’en 1887, le Théâtre Royal connaît une de ses premières grandes révolutions :  l’électricité y est installée et le lustre, anciennement au gaz, sera remplacé en 1903.

Car toute salle digne de ce nom se doit de posséder un lustre monumental. Et pour ce faire, c’est une fois encore un Berchmans qui sera le maître d’œuvre. Oscar réalise cette pièce spectaculaire de plus de 2 tonnes qui compte environ 200 ampoules et que nous pouvons toujours admirer aujourd’hui.

Le Théâtre Royal connaîtra une autre grande « révolution électrique », un peu plus d’un siècle plus tard, mais cette fois du côté scène, avec un dispositif de lumières offrant de nouvelles opportunités artistiques. Nous aborderons cette autre transformation dans un prochain épisode.

Vue du bâtiment vers 1870-1880 – «Le Théâtre de Liège» de Marchesani, p.34

 

Lumière sur scène et sur la ville

Et pendant ce temps, l’affiche du Théâtre Royal accueille un nouveau titre signé Offenbach. Car si le compositeur est à l’affiche pratiquement chaque saison, c’est avec des ouvrages plus légers comme, entre autres, La Belle Hélène, La Grande-Duchesse de Gérolstein, Monsieur Choufleuri restera chez lui… C’est le 21 janvier 1884 que Les Contes d’Hoffmann font leur apparition, pour la première fois, sur la scène liégeoise. Un véritable succès !

Si la programmation du Théâtre Royal se veut légère et distrayante, les Liégeois assistent à de grands bouleversements générés par les manifestations ouvrières de 1886 dans les bassins industriels wallons. L’insécurité et les grèves se multiplient. Malgré tous les efforts consentis, l’Opéra doit faire face à une succession de faillites au cours desquelles il est même envisagé de le transformer en société en commandite afin que ceux qui le souhaitent puissent investir. Ce projet échoue en 1889. Et comme si ce n’était pas suffisant, le 30 novembre 1890, alors que Guillaume Tell est joué, une violente inondation provoque des dégâts matériels conséquents et dégrade une grande partie du Théâtre !

 

Carte postale publicitaire de l’Exposition universelle de 1905 – «Le Théâtre de Liège» de Marchesani, p.159

 

Mais les beaux jours arrivent enfin avec le début du XXe siècle. En 1903, l’Opéra sort de ses difficultés et s’embellit à nouveau. Le peintre Emile Berchmans laissera une trace éternelle sur le plafond de la salle, qui sera d’ailleurs au cœur de l’attention de l’Exposition universelle à Liège en 1905.

Pour en savoir plus sur cette toile aux dimensions impressionnantes, n’hésitez à faire un retour en arrière, vers l’épisode 2.