1820-2020 : l’Opéra fête son Bicentenaire ! En attendant que la teneur de cet événement exceptionnel ne soit dévoilée, l’Opéra vous invite à retracer ses 200 ans d’histoire. Chaque semaine, un épisode vous fera voyager dans le temps.
La Belle à l’italienne
Fin des années 50, tout se met doucement en place pour laisser s’envoler cette nouvelle décennie qui a révolutionné le monde. Le Théâtre royal quant à lui offre à sa salle une nouvelle cure de jouvence pour ses quasi 140 printemps. La Belle devient toujours plus belle ! Améliorations, agrandissements, transformations, rétrospective de 1959 à ses débuts en 1820 !
1959, la Belle rougit à nouveau de plaisir…
Avec l’arrêté de 1953 relatif à la sécurité des salles de spectacle, la Ville de Liège se rend compte que la salle du Théâtre royal n’est pas aux normes. Ainsi, six ans plus tard, on s’affaire sérieusement à préparer la mise en beauté de celle qui continue de faire battre les cœurs depuis 1820. D’autant plus que, le 3 février 1959, le roi Baudouin lui rend visite et la Belle se vêt pour l’occasion d’un somptueux drapé rouge, assorti de lumières et de fleurs. Mais, ce n’est que vers la fin de la saison, le 14 avril 1959, que sonne le début de la réelle transformation.
Pour une installation plus confortable du public, la salle est alors défoncée, le niveau du sol abaissé de 7 mètres, ce qui permet d’incliner le plancher. Elle comptabilise à ce moment 1.268 places.
De plus, au rez-de-chaussée, les loges appelées « baignoires » sont remplacées par des fauteuils. Mais, au-delà de ça, la décoration est rafraîchie, sublimée. À sa réouverture, le 20 septembre 1959, parée et ornée de ses plus beaux atouts, resplendissante d’éclat, le public découvre la Belle italienne plus séduisante que jamais. Tout est flambant neuf : le plancher, les fauteuils, les rideaux, les portes… De quoi en mettre plein les yeux, le spectacle est dans la salle avant d’être sur scène.
Retour en arrière

À ses débuts, en 1820, la configuration de la salle est assez différente : des colonnades, des baignoires qui la ceinturent jusqu’à la scène et avec, au rez-de-chaussée, des fauteuils d’orchestre et … des places debout !
Architecturée comme un amphithéâtre, la salle dispose alors de 1.088 places, réparties sur trois étages avec des balcons et des loges. Certaines, situées au premier étage, ont un statut bien spécial et sont réservées au gouverneur de la Province et au bourgmestre de Liège. La Belle est alors habillée dans un style empire, qui se reflète sur ses ornements, sur les frises de ses garde-corps ainsi que sur les motifs antiquisants illustrés de part et d’autre.
Puis, en 1860, l’architecte Julien-Etienne Rémont réussit un coup de maître et donne à la Belle une nouvelle dimension (pour en savoir plus, retour à l’épisode 5). Le bâtiment est alors rehaussé
d’1,50 m, ce qui permet l’ajout d’un étage. En plus d’être agrandie pour accueillir 500 personnes de plus, elle s’habille d’une robe rouge et or dans un style Second Empire qui ne sera ensuite jamais trahi.
Il ne manquait qu’un peu de lumière pour la voir encore mieux. L’arrivée de l’électricité, en 1887, illumine les charmes de tout le Théâtre royal (pour en savoir plus, rendez-vous à l’épisode 7).
Elle continue de s’embellir en 1903, avec une coiffe somptueuse peignée d’un plafond aux airs antiques signé Émile Berchmans (pour en savoir plus, retour à l’épisode 2), et un somptueux lustre en bronze massif scintillant de cristaux (pour en savoir plus, focus sur l’épisode 7).
