« […] Mais il est une offrande que je ne puis faire… À la douce mère des mères, je ne puis offrir d’oublier… mon fils, mon fils ! Mon enfant. Le nouveau-né qui me fut enlevé, que je n’ai vu et embrassé qu’une seule fois ! Mon bébé, mon bébé perdu… Voilà les mots que j’invoque depuis sept ans […] ». — EXTRAIT DE SUOR ANGELICA, RETOUR DE LA QUÊTE (SUOR ANGELICA)
Voici deux histoires croisées qui se répondent à huit ans d’intervalle et qui émanent des plus grands protagonistes de la scène vériste italienne, Giordano et Puccini. Au centre du propos, deux jeunes mères éplorées, obligées d’abandonner leur enfant illégitime et bouleversées d’apprendre bientôt leur mort… Deux tragédies fulgurantes et édifiantes qui permettent à leurs auteurs une introspection des recoins les plus intimes de l’âme humaine… Avec MeseMariano (Le Mois de Marie), en 1910, Giordano condense une trajectoire immuable et nous mène, en une bonne demi-heure profondément émouvante, dans la simplicité des « vinti dalla vita » (les vaincus de la vie). Quant à Puccini, avec Suor Angelica, ce célèbre volet du Trittico créé à New York un soir de 1918, il saisit l’occasion de confier à l’odieuse princesse, la tante d’Angelica, le seul rôle important d’alto et l’une des rares incarnations féminines malfaisantes de toute sa production…
** Louise Kuyvenhoven remplace Morgane HEYSE pour la séance du 6 février.