Désireux de renouveler l’expérience triomphale de Nabucco, Verdi débute en juillet 1842 son quatrième opéra en réponse à une nouvelle demande de La Scala. C’est Temistocle Solera qu’il choisira pour ficeler le livret. La tâche est ardue car c’est bien là que réside la difficulté : transposer une épopée en 15 chants en un drame patriotique intense, en quatre actes !
Presque, mais pas tout à fait comme Nabucco
Avec Nabucco, Verdi vient de connaître un succès retentissant qu’il aimerait voir se répéter. Lorsque Bartolomeo Merelli, le directeur de La Scala, lui passe commande, Verdi voit là une formidable occasion à saisir, un tremplin certain pour les débuts de sa jeune carrière de compositeur. Car Verdi n’en est effectivement qu’au début : Nabucco n’est que son troisième ouvrage après Oberto, conte di San Bonifacio et Un giorno di regno. Beaucoup d’autres suivront…
Verdi se laisse séduire par une histoire de rivalité fraternelle et d’amour impossible (comme souvent à l’opéra) mais cette fois dans le contexte de la première croisade. Le livret est signé par le poète et librettiste Temistocle Solera, déjà auteur de celui de Nabucco, et qui puise ici son inspiration en transposant une épopée en 15 chants d’un autre poète et écrivain, Tommaso Grossi.
Beau succès à la création en 1843 pour ce quatrième ouvrage signé par le Maestro : le chœur du quatrième acte « O Signore dal tetto natio » est à classer quasi au même rang que le « Va pensiero » de Nabucco.
Une œuvre de c(h)œur
Il est un fait : Verdi y a mis tout son cœur et signe avec I Lombardi alla Prima Crociata des pages musicales somptueuses capables de susciter un enthousiasme certain par l’énergie qui s’en dégage. Outre les rôles d’Oronte, de Pagano et de Giselda, vocalement impressionnants et somptueux, le véritable triomphe vocal est celui du chœur auquel Verdi ne réserve pas moins de 24 interventions intenses, illuminées d’une puissance saisissante. Pour l’occasion, ici à Liège, le chœur sera composé de 80 chanteurs.